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La Syrie

 

 

Aventures fantastiques dans la pampa

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Buenas Dias , bienvenida a Burzaco ...

ou Mon ultime voyage

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La semaine dernière, je m’appelais Romain, j’étais professeur d’histoire et de géographie et j’avais pris un congé sabbatique d’une année pour réaliser le tour du monde en tandem avec ma femme Hélène. Aujourd’hui, je ne fais plus partie du monde des vivants mais je reviens vous raconter ma terrible aventure. Peut-être ne me croirez-vous pas, mais les faits sont là.

31 janvier 2006, nous traversions l’Argentine. Nous quittions ce matin-là même, Buenos Aires et nous nous dirigions vers Bahia Blanca. Je traversais , en compagnie d’Hélène , les grandes plaines herbeuses de la pampa orientale. Nous avancions au milieu de vastes prairies et de champs de cultures céréalières car la pampa abrite les régions agricoles les plus riches d’Argentine. De grandes forêts, il n’en existait pas par ici. Les arbres étaient assez rares et pourtant les Argentins avaient essayé de planter des espèces résistant à la sécheresse, comme l’eucalyptus, le sycomore et l’acacia. Le paysage était uniforme et même un peu monotone.

 



Soudain, Hélène m’ordonna de stopper Santiago, notre tandem. Je lui demandai ce qu’elle avait vu de si effrayant pour crier ainsi. Elle me montra les hautes herbes sur le bord du chemin, sans prononcer le moindre mot. En les inspectant, je découvris une sorte de carapace géante, une peau d’insecte, peut-être, mais d’une telle grandeur, c’était inimaginable ... Elle était ouverte, je passai la main à l’intérieur et en ressortis un liquide gluant, ce qui signifiait que la mue était très récente. Je regardai autour de moi, mais n’aperçus ni animal, ni insecte, ni même de traces. C’était étrange et angoissant. J’aperçus alors dans le lointain, à une dizaine de kilomètres, peut-être un peu moins, des bâtiments. Il devait certainement y avoir un village. Je déclarai à Hélène qu’on ne devait pas s’éterniser là et que nous devions aller prévenir les habitants du village de ce que nous devions de découvrir. Nous reprîmes, péniblement notre chemin en espérant ne pas tomber sur un ville fantôme car je souhaitais rencontrer quelqu’un au plus vite. En effet, je n’étais pas rassuré, je ressentais une impression étrange, une grande angoisse et une sensation de danger mortel.

Une demi-heure plus tard, nous arrivâmes, essoufflés et épuisés, au village de Burzaco. Un homme se dirigeait vers nous. Il était grand, portait un chapeau blanc et un poncho. Il nous dit :
" Bienvenida a Burzaco !
- Buenos dias. "
Je lui déclarai que nous étions français et que nous étions en train d’effectuer un tour du monde en tandem. Alors, il me répondit qu’il parlait très bien le français. C’était une chance pour nous et je lui demandai :
"- N’avez-vous rien remarqué d’étrange dans la pampa ces derniers temps ?
- Moi non, mais on peut toujours demander à mes voisins qui possèdent des champs de blé par là-bas, ils en sauront certainement plus que moi. Suivez-moi ! "
Il nous conduisit à leur maison, on entendait le son de leur télévision avant même d’entrer. Mais, une fois à l’intérieur, nous ne vîmes rien, personne, simplement des habits couverts de sang . Les voisins n’étaient plus là . Hélène poussa un hurlement de terreur. L’homme qui nous avait accueilli inspecta les lieux et découvrit des traces sur le sol ressemblant à de la bave . Je me penchai, touchai le liquide et remarquai qu’il était aussi gluant que celui qui se trouvait à l’intérieur de la carapace que j’avais vue . Alors, je me posai une terrible question : n’était-ce pas la bête sortie de cette carapace qui avait fait disparaître ces hommes ? L'homme nous demanda d’un ton angoissé :
" Qu’avez-vous vu dans la pampa ?
- Une sorte de peau d’un insecte géant ! lui répondis-je, effrayé.
- Nous allons aller voir ça de plus… "
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, il fut interrompu par un cri venant de la maison d’à côté. Il s’y précipita mais ne vit rien, seuls des vêtements tâchés de sang reposaient sur le plancher. Il resta cloué sur place, muet, les yeux exorbités, la bouche grande ouverte. J’avançais, apeuré, en compagnie d’Hélène, vers la maison. Quelques instants plus tard, il nous annonça en soupirant :
" Attendez-moi ici, je vais vérifier les autres habitations. "

Une poignée de secondes s’écoulèrent avant d’entendre l’homme dire " mais !". Puis, plus aucun bruit… Je restai là, sans bouger, sans rien dire, mais hanté par la peur. Puis, inquiet, j’avançai, et, en me penchant un petit peu, je découvris, dans l’herbe de la prairie, les vêtements que portait l’homme, ils étaient eux aussi rouges de sang. Hélène était toute tremblante.

Soudain, une ombre se dessina sur le mur d’une des maisons. Elle était gigantesque avec une longue queue et deux sortes de cornes se dressaient sur sa tête. Elle ressemblait étrangement à la carapace découverte au beau milieu de la pampa.

La bête sortit brusquement de sa cachette. Je me raidis mais n’eus pas le temps de voir à quoi elle ressemblait vraiment car, aussitôt, elle pointa sa queue dans ma direction et se jeta sur moi. Je tombai à terre et me décomposai immédiatement. Seuls, mes vêtements ensanglantés restèrent sur le sol. Hélène devint toute pâle puis s’évanouit…

Clément Robert 4D 1er mars 2006