C'est un griot guinéen. Aujourd'hui patriarche d'une grande famille, cet héritier de la lignée des djélis de l'ancien empire mandingue a derrière lui une longue histoire de musicien professionnel qui l'a peu à peu conduit à quitter, à intervalles réguliers, ses tâches de griot (pacificateur, conseiller, maître de cérémonies et chef d'orchestre des labeurs saisonniers) pour occuper en ambassadeur de la tradition les scènes internationales et aussi celles de son pays au sein de l'ensemble instrumental national dont il reste l'une des figures de proue. Il se produit en duo avec son épouse Diariou elle-même fille de griot.

La kora: calebasse tendue de peau que M'Bady a confectionné lui même. Il a baptisé son instrument "Kora de paix" et, investi de cette mission de concorde, a souhaité donner à cette harpe africaine tout l'apparat qu'elle mérite en lui ajoutant un aigle clouté, symbole de puissance pour lui inspiratrice de respect. "Pour le plaisir des yeux du public", précise M'Bady en montrant que contrairement aux instruments du Nord dont les cordes sont visibles pour les spectateurs, la kora offre à voir son dos. "Il lui faut donc être présentable et beau", souligne le griot.

Le répertoire de M'Bady: il oscille entre hommages à Allah, qui l'éclaire en bon fils de l'islam, à l'amitié et à la famille, invitant les enfants à bénir les parents qui leur ont donné la vie et qui les nourrissent. Il loue aussi les marabouts illustres de son pays N'Gabou et les forêts de son enfance et ses bienfaits.

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