Dimanche après-midi, quand je suis arrivé en moto au collège, sous la pluie, ils étaient tous là, tous pressés de partir. Ils tenaient tous leurs valises et leurs sacs sur leur dos. J'ai entendu le bruit des roues des valises et le "bip" du bus qui reculait dans la rue du collège. Ils ont attendu avec impatience l'arrêt du bus pour mettre leurs bagages. Quand les portes des soutes se sont ouvertes, ils se sont précipités pour mettre leurs affaires.Ils ont dit au-revoir à leur famille sous leur parapluie.
Au moment où ils sont montés dans le bus j'aurais tellement voulu être avec eux...J'ai mis mon casque et je suis monté sur ma moto pour les suivre.Là où nous nous sommes croisés je leur ai fait un grand signe de la main en guise d'au-revoir et d'à bientôt. J'ai suivi mon chemin avec une énorme pensée pour eux.
Ce matin, lundi, sept heures : ça y est, ils sont en Angleterre à Oxford.
Au collège, j'ai eu l'impression d'être le seul de ma classe. J'ai serré la main à trois personnes au lieu de dix.Au moment de rentrer en cours, il n'y a pas de bruit, je n'entends pas les voix de Lucas, de Stan, de Fernand et celle de Clément.
Dans la classe d'à côté, un prof fait son cours.On entend des hommes qui parlent d'une guerre et font des témoignages. De la musique triste est jouée avec un accordéon et une voix mélancolique ...
Julien Matignon 14 nov 2005
